LE SENTIMENT D’IMPUISSANCE

Se sentir impuissant peut générer une certaine détresse. Qui n’a pas ressenti ce sentiment d’impuissance si désagréable à un moment donné ?

Origine de l’impuissance.
« L’impuissance à résoudre un problème est l’indicateur que nous avons atteint nos limites. La déception est directement proportionnelle aux attentes que nous avions face à une situation1 ».

Nous avons donc des besoins insatisfaits.

Se mettre en colère permet de détourner l’attention des autres pour cacher nos faiblesses, voire de nous déresponsabiliser.

Frustrés, tristes ou en colère, nous allons nous plaindre, nous mettre à pleurer ou à crier, accuser les autres, les menacer, crier à l’injustice, nous effondrer, bref, rien de tout cela ne nous aidera comprendre notre désarroi et à résoudre notre problème.

L’impuissance génère des émotions pénibles : agacement, frustration, inquiétude, découragement.

Le sentiment d’impuissance nous renvoie à une incapacité morale, relationnelle ou opérationnelle de faire face à la situation, qui grignote goulûment l’estime de soi.

Se mettre en colère permet de : détourner l’attention d’éventuels quidams à l’affût de preuves de nos faiblesses, voire peut-être de nous déresponsabiliser.

Le sentiment d’impuissance nous indique clairement que nous avons atteint notre seuil d’incompétence.

La situation nous échappe et les vociférations n’y changeront pas grand-chose.

Nos émotions nous parlent de nous et nous indiquent un besoin à combler qui ne concerne que nous. Préférons donc prendre du recul et nous pencher sur les besoins insatisfaits qui déclenchent nos réactions négatives face à la situation.

Quelles sont les situations qui génèrent chez vous un profond sentiment d’impuissance ? De quoi avez-vous besoin pour vous sentir mieux ? De l’aide de qui ? De développer quelle compétence ? D’accepter quoi ?

Certaines situations sont tellement hors de notre contrôle que le sentiment d’impuissance devient peut-être le reflet d’un désir de toute-puissance qui mène à bien des déceptions : nos propres attentes vis-à-vis de nous-mêmes sont alors complètement disproportionnées et méritent d’être revisitées pour nous lâcher un peu la grappe et nous éviter rumination et auto-dévalorisation1.

Quand on se sent impuissant, on a souvent tendance à accuser les autres de ne pas nous avoir donné satisfaction. En réalité, ce qu’il se passe est que l’on confie régulièrement aux autres la responsabilité de combler nos besoins. Or, il est impossible de maîtriser tout dans la vie et en particulier, le comportement d’une autre personne.
Tout simplement parce chacun voit les choses à sa façon et agit comme il l’entend.

Si l’autre ne réagit pas à notre convenance, nous serons insatisfaits par rapport à nos attentes et au résultat non obtenu.

Et même si on explique clairement ce que l’on souhaite et que la personne est de bonne volonté pour nous aider, il y a de multiples paramètres sur lesquels nous n’avons aucune prise et qui font que le résultat escompté n’est pas au rendez-vous, que nous sommes déçus et que nous nous sentons impuissants.

La perte de contrôle et l’incertitude peuvent être particulièrement mal vécues.
L’impuissance peut être paralysante, car elle touche à l’estime de soi et fait douter de ses capacités.

Elle nous rend obsédés par notre problème qui devient énorme, voire disproportionné et nous empêche de prendre le recul nécessaire pour lancer le processus de recherche de solutions.

 

Gérer l’impuissance.

Nous n’aimons pas nous sentir faibles ou incompétents et l’impuissance nous renvoie une image très désagréable de nous-mêmes. Nous la ressentons comme honteuse et avons tendance à la cacher.
L’impuissance n’est pas en adéquation avec l’injonction « Sois fort ! » que nous avons pu recevoir pendant notre enfance.
Nous haïssons nous sentir victime et haïssons d’ailleurs ceux qui font que nous ressentons ce sentiment.
Pour s’en sortir, il faut donc conscientiser que nous avons atteint notre seuil de compétences et l’accepter. C’est la première chose à faire et cela nous apaisera. Et un peu d’apaisement n’est pas négligeable suite au chaos d’émotions négatives que l’on vient de ressentir.

« Comprendre aussi que ce sont nos attentes qui sont déçues et que le véritable problème est que ce sont nos besoins qui ne sont pas satisfaits nous permettra d’exonérer tout le monde de la situation, soi et les autres et d’arrêter d’en vouloir à la terre entière, de ruminer, de culpabiliser ou d’avoir une soif inétanchable de compensation ou de vengeance1 ».
Ce sur quoi on porte son attention grandit.
Pour sortir de l’impuissance, il faut penser en termes de solutions et non de problèmes.

Quand on se sent impuissant à résoudre une situation, il faut se poser tranquillement, mettre la situation à plat pour en analyser les tenants et aboutissants. Essayer de comprendre les obstacles et les problèmes de communication permet d’éviter de se lancer à nouveau et d’arriver au même résultat en étant encore plus découragé ou en colère.

L’être humain est très créatif. Vous pouvez commencer à rechercher un plan B, un plan C peut-être en regardant la situation sous un autre jour, une fois les émotions vécues et apaisées. Vous pouvez revoir les données du problème et adapter votre demande à vos réels besoins.

Il est également peut-être temps d’accepter l’idée de vous faire aider par un proche ou un professionnel.

Il se peut également que nous n’ayons pas toutes les informations sur notre problème en question et il suffit parfois de lâcher-prise sur une situation pour laisser le temps aux synchronicités de se mettre en place et de laisser l’Univers régler notre problème à notre place.

Se comporter en adulte responsable.

Se sentir impuissant réveille aussi notre enfant intérieur. Ce petit enfant qui sommeille en nous est parfois perdu, apeuré ou capricieux et nous fait nous comporter comme un enfant ingérable dans un corps d’adulte. Il va falloir le rassurer en lui disant que vous prenez à présent les choses en main, que ça va aller, car vous allez trouver une solution.

Se comporter en adulte permet de lutter contre le sentiment de permanence, d’être victime et d’être envahi par son problème.
On a chacun notre parcours. Notre responsabilité, c’est d’en faire un beau parcours, de ne pas être une victime de ce parcours.
Il faut aussi en arriver progressivement à développer une stratégie orientée sur la solution plus que sur le problème. Voir la situation telle qu’elle est, bien sûr, puis se demander ce qu’on fait avec ça et voir la situation mieux qu’elle est. Il arrive qu’on soit confronté à un changement et qu’on ait la certitude qu’on ne peut rien faire, que la solution nous échappe.
Au lieu de se mettre aux commandes, c’est comme si on était en transe hypnotique, convaincu que la réponse devrait venir de l’extérieur.
Pour sortir du cercle vicieux de victime, il faut décider de se mettre aux commandes et de prendre la responsabilité de ce qui nous arrive et de la réponse à y faire.
On n’a pas choisi de vivre cet événement ou ce changement, mais on peut choisir ce qu’on va faire avec et comment on va y réagir2.

Se demander le pourquoi des choses permet d’évoluer, de grandir, en s’autoanalysant, en réfléchissant à ses comportements, à ceux des autres, en les conscientisant.

Nous devons prendre la responsabilité de comment nous allons traiter notre problème.

Sources :
1Pascual, S. 5 pistes pour gérer le sentiment d’impuissance. Ithaque coaching. Consulté sur https://www.ithaquecoaching.com/articles/le-sentiment-dimpuissance-993.html
2Vachon, M. (2012). Impuissance, comment s’en sortir. Oserchanger.com. Consulté sur https://oserchanger.com/blogue_2/2012/02/27/impuissance-comment-en-sortir/