LE SYNDROME ANNIVERSAIRE – Psychogénéalogie
Etes-vous la personne « missionnée » par l’inconscient familial ?

De quoi s’agit-il ?
«Lesyndrome d’anniversaire, c’est une répétition d’un événement familial passé, généralement traumatique, connu et parfois oublié, ou inconnu (inconscient), et qui fragilise les descendants à certaines périodes ou à certains âges spécifiques » explique Anne Ancelin Schützenberger dans son livre Transmissions.

Ce syndrome est une « co-incidence » et non un hasard, car l’inconscient familial a bonne mémoire. Il marque les événements de la vie par répétition de date ou d’âge. Sans le savoir, les descendants célèbrent cette date anniversaire.

Répétitions d’événements traumatiques
Dates anniversaire – Secrets de famille – Non-dits

Le syndrome d’anniversaire est donc « une répétition inconsciente qui intervient autour de la date anniversaire à laquelle elle se rattache. L’idée est que certains conflits, blessures psychiques ou traumatismes s’ancrent non seulement dans l’inconscient de la personne qui les subit mais aussi dans celui de ses descendants. La famille qui nous élève porte donc différents stigmates, sans le savoir, hérités des événements non digérés du passé. Le plus souvent, cela concerne tout ce qui ne se disait pas ou ne pouvait se dire au moment où cela fut vécu : maladies honteuses (comme la tuberculose par exemple), ruine d’un membre de la famille et notion de dette, fausses couches, suicides… Les dates ou périodes « anniversaire » font ressurgir des « traumas » refoulés sur plusieurs générations en utilisant des modes d’expressions inconscients (somatisations, dépressions, mal être…)1 » .

Le syndrome anniversaire se produit uniquement si quelque chose n’a pas été guéri sur l’arbre généalogique et c’est une personne en particulier qui est « missionnée » au travers des générations pour « recadrer la malédiction familiale2 ».

L’enfant désigné va ainsi rejouer la scène et revivre le traumatisme de l’aïeul.

La personne « missionnée » porte dans son inconscient les traumas refoulés et les transmets à sa descendance. Un enfant sera « missionné » à son tour, tant que le secret n’aura pas été conscientisé et mis en mots.

Anne Ancelin Schützenberger explique que c’est ce qui permet d’arrêter la chaîne des répétitions et ainsi, de « recadrer la malédiction familiale2 ».

Tant que la personne « missionnée » n’a pas mis en évidence le lien d’anniversaire, elle reste très fragile émotionnellement, psychiquement et physiquement, notamment dans les périodes de dates anniversaires.

Exemple de J.F. Kennedy2
Anne Ancelin Schützenberger nous donne l’exemple du président J.F. Kennedy assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas. Ce jour là, J.F. Kennedy a décidé de ne pas mettre de toit pare-balles sur sa voiture malgré les menaces de mort qu’il avait reçues. Or, son grand-père, Patrick, est mort le 22 novembre 1958. La psychogénéalogiste conclut : « Il avait oublié l’événement, mais sans oublier de prendre des risques2 ».

J.F. Kennedy est mort un 22 novembre, l’anniversaire de la mort de son grand-père, en prenant des risques pour sa vie. Il s’agit d’un syndrome anniversaire.

Le génosociogramme.
C’est en faisant un génociogramme, c’est-à-dire un arbre généalogique sur plusieurs générations, avec indication des maladies des proches et des ancêtres, les faits importants, les événements de vie, qu’il est possible de repérer des dates anniversaires.

« Les langages de la répétition3 » par Jacques Salomé.
L’auteur nous explique que « dans une fratrie donnée, certains enfants sont équipés de véritables ‘radars’ pour capter les non-dits, les blessures cachées de leur entourage proche. Ils vont devenir des signalisateurs, des réparateurs en prise directe, en relation inconsciente avec des blessures cachées des personnes essentielles3 » comme leur père, leur mère ou des personnes proches.
J. Salomé donne l’exemple d’un petit garçon de 10 ans qui a une somatisation qui lui fait honte, comme des verrues, ou des taches sur la peau, « en ayant entendu ‘quelque part3 » que son père avait lui-même subi des humiliations, sexuelles ou morales, au même âge. L’enfant exprime à son insu et par loyauté les émotions de son père au même âge.

Pistes de réflexion
Savez-vous si vous êtes relié à un ancêtre ? Lequel ? Par un de vos prénoms, le jour de votre naissance ? Ou la date approximative de votre conception ? Par une maladie, un symptôme, un événement de vie ? Etes-vous un enfant de remplacement, un « enfant réparateur2 » c’est-à-dire un « enfant conçu pour remplacer un petit enfant ou un parent mort récemment2 » ?
Connaissez-vous vos ancêtres et les membres de votre lignée familiale ?
Pensez-vous être une personne « missionnée » par votre arbre généalogique ?

Ce sont autant de questions qui pourront vous apprendre à mieux vous connaître et travailler sur vous en profondeur.

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Sources
1Les syndromes d’anniversaire. (s.d.). Psychologie.fr. Consulté le janvier 15, 2021 sur https://www.psychologie.fr/article/les-syndromes-d-anniversaire-A-238.html
2Ancelin Schützenberger, A. (2000). Aïe, mes aïeux ! (p132, p153). Lonrai : Desclée de Brouwer.
3Salomé, J. (2001). Le courage d’être soi. St-Amand-Montrond : Relié.