LA METAPHORE DE L’OIGNON
Le travail d’ouverture de conscience
Occupez-vous de votre oignon…
En psychanalyse freudienne et aussi pour Jacques LACAN, psychiatre et psychanalyste, faire un travail sur soi, un travail d’ouverture de conscience, peut être assimilé au fait de peler un oignon.
Je vous retranscris ce texte que j’ai lu sur le blog de l’ALS, l’ Analyse des logiques subversives et que je trouve très explicite sur la façon dont nous nous sommes construits.
L’oignon représente la structure psychique de chacun, l’exemple est explicite. Nous naissons disons, tout nu. Petit être fragile, sensible et complètement dépendant de notre chère mère et de notre père par la suite.
Héritier d’un patrimoine génétique inscrit dans nos gènes, nous héritons également de toute une histoire familiale avec ses secrets, ses névroses et son identité. Nous sommes alors, à la naissance nous diront le bulbe, celui de l’oignon.
La vie, la société nous impose déjà, au plus jeune âge, ses valeurs et ses règles. Le bébé que nous sommes est confronté à ses premières frustrations, commence alors la construction de ce cher oignon : une couche, une autre au fil de chaque expérience frustrante, traumatisante. Notre futur se construit là : nous (moi, vous) sommes en train de créer, malgré nous, la personne que nous serons plus tard avec ses névroses, ses psychoses, son « caractère » et sa « personnalité1 » .
C’est donc peler votre oignon que je vous invite à faire.
Comment s’occuper de son oignon ou plutôt « soigner son oignon » ?
Nous devons remonter jusqu’à la racine du mal, qui nous fait souffrir pour l’identifier, le soigner puis le guérir. L’expression « peler l’oignon » veut dire que notre inconscient a mis en place pendant notre enfance des mécanismes de défense indispensables à notre construction et que nous devons nous débarrasser de ceux qui ne sont plus justifiés, mais que nous reproduisons pourtant régulièrement de façon inconsciente.
Il s’agit d’ôter les couches successives pour se déconstruire, ce qui fait pleurer, comme quand on épluche un oignon.
Nos cellules qui ont une mémoire stockent les traumatismes physiques ou émotionnels que nous avons vécu très jeunes. Nous avons tous des blessures à guérir.
Nous construisons notre oignon pendant l’enfance, couche par couche, en fonction des événements de vie, des traumatismes et des frustrations vécues, des névroses familiales, ses non-dits et son identité, ainsi que de notre caractère et notre personnalité. Les couches de notre oignon se sont progressivement épaissies et nous avons l’habitude de fonctionner ainsi, de façon inconsciente, avec nos blessures non soignées qui se réactivent de façon régulière.
C’est parfois extrêmement douloureux et peut même être provoqué par une personne que nous aimons.
Nous devons donc à présent peler notre oignon et ôter les couches qui contiennent des émotions négatives qui nous font souffrir.
Pour cela, nous devons apprendre à nous connaître et comprendre notre fonctionnement.
S’intéresser à soi et à sa propre histoire permet de se comprendre et de découvrir les émotions non vécues et largement refoulées.
Les violences reçues peuvent se situer sur quatre plans : physiques, verbales, non verbales, morales.
La gamme en et large et variée. Son spectre va de la perception douloureuse d’être incompris, pas reconnu, au sentiment d’injustice, d’humiliation, de nullité, en passant par la douleur physique, amplifiée par le doute, l’impuissance et la peur d’être violenté à nouveau.
[…] La violence occasionnelle ou répétée, qu’elle soit physique, verbale ou morale, va créer ou réactiver des blessures anciennes, des zones de vulnérabilités. Les blessures originelles, celles qui s’inscrivent très tôt dans la vie d’un enfant, peuvent déstabiliser profondément un être et le rendre vulnérable pour tout le futur de ses relations aux autres.
Toute manifestation de l’extérieur sera ensuite décodée par le corps et l’esprit en fonction de son impact et de son retentissement dans les zones blessées de notre histoire.
Ainsi, un événement anodin, une parole banale, un geste insignifiant, qui en d’autres circonstances serait passé inaperçu, pourra réveiller, restimuler les anciennes blessures et provoquer des cataclysmes internes intenses. La souffrance qui en découlera s’imposera à nous d’une façon totalement disproportionnée avec l’élément déclencheur.
Notre souci premier, notre préoccupation immédiate et urgente seront de vouloir réduire, supprimer cette souffrance en oubliant qu’elle est un langage ! Tout se passe comme si la souffrance (douleurs, symptômes, mises en maux), qui est le langage privilégié de la blessure, devait être bâillonnée… pour faire taire la blessure !2.
Jacques SALOMÉ
S’occuper de son oignon, vous l’avez bien compris, passe par l’introspection et un travail sur soi en profondeur. Ce travail de conscientisation de nombreux fonctionnements permet de les analyser, dans le but de travailler dessus, de se libérer et d’avoir une vie plus sereine.
Mots clé pour « soigner son oignon »
Blessures non soignées
Blocages énergétiques
Couches successives
Emotions négatives refoulées
Expériences frustrantes/traumatisantes
Guérir
Histoire familiale
La souffrance est un langage
Mécanismes de défense
Névroses familiales
Patrimoine génétique
Réactivation des blessures
Se déconstruire
Se réparer psychiquement
S’intéresser à soi
Sources
1Tout sur l’ALS, Analyse des logiques subversives. (2008). La métaphore de l’oignon. Consulté sur http://analogisub.over-blog.com/article-4581579.html.
2Salomé, J. (2001). Le courage d’être soi (p 53 à 54). St-Amand-Montrond : Relié