CONFIANCE EN SOI ET TRANSGENERATIONNEL

Avoir confiance en soi signifie que l’on est capable de prendre une décision seul et d’entreprendre quelque chose sans ressentir de l’insécurité.

Pendant l’enfance et jusqu’à l’adolescence, l’enfant « a besoin pour se construire dans sa confiance, de la reconnaissance de ses capacités, de ses compétences et de ses qualités1 ».

Si l’enfant manque de regard, se sent rejeté, que ses parents ne s’intéressent pas suffisamment à lui et ne l’encouragent pas, il doutera en permanence de lui. Il va encoder le message que ce qu’il fait n’est pas bien. Il aura peur de s’exprimer, de ne pas être capable de faire de belles choses et recherchera l’approbation des autres avant de prendre une décision. Ce processus est renforcé si les parents favorisent la compétition entre leurs enfants et s’ils ont des préférés.

« L’enfant qui n’est jamais félicité se posera en permanence la question de savoir si ce qu’il est ou ce qu’il fait, est bien. Cela induira en lui le doute et ancrera en sa personne un manque de confiance quant à ses capacités. Si mes parents, qui sont ma référence, ne me disent pas que c’est bien, alors, c’est sûrement que ce n’est pas bien ».
Véronique CEZARD-KORTULEWSKI

Un parent qui n’a jamais été complimenté ou valorisé aura des difficultés à complimenter son enfant. C’est une chaîne transgénérationnelle. Et ce manque de reconnaissance, ce doute permanent, cette insécurité familiale, ce climat se transmet de génération en génération.

Avec les parents toxiques.
Dans le cas des parents toxiques, il ne s’agit plus de parents absents, mais de parents blessants et castrateurs. « Tu es incapable de… », « Tu es moins doué que… », « Tu n’arriveras jamais à… », etc. Ils donnent de nombreuses injonctions invalidantes à leur enfant : « Interdiction de te défendre », « Interdiction de te poser des questions sur la cruauté/l’anormalité d’une situation », « Obligation de subir sans te poser de questions ni te rebeller », « Obligation d’accepter même l’inacceptable », «Interdiction de t’opposer», « Interdiction de t’affirmer », « Interdiction de dénoncer les agissements du parent pervers », « Interdiction d’exprimer tes émotions », « Obligation de ne pas réagir », « Obéis, on ne te demande pas ton avis ». Il est fort probable qu’ils les aient eux-mêmes reçues de leurs parents.

« Les gens qui ont eu un parent manipulateur ont reçu l’interdiction de questionner la relation, de prendre du recul, de juger les façons de faire pourtant choquantes de ce parent. De ce fait, prendre conscience de l’anormalité de la situation est plus qu’inconfortable. C’est criminel. Votre devoir de loyauté est de refuser de savoir, de comprendre, de se rappeler, de dénoncer et d’oser s’affirmer. Voilà pourquoi votre colère est complètement bridée2 ».
Christelle PETITCOLLIN

Prendre conscience que l’on a grandi dans une famille dysfonctionnelle prend du temps. C’est extrêmement douloureux et c’est lourd de conséquences2 ». Par ailleurs, les loyautés invisibles sont tenaces et expliquent que l’on puisse ressentir de la compassion pour des parents aux comportements abusifs et être si bienveillant et permissif avec les gens déviants2.

« Notre histoire familiale nous façonne sans que nous le sachions, mais nous pouvons la réécrire1 ».
Véronique CEZARD-KORTULEWSKI

Concrètement.
Après avoir analysé la façon dont vous avez été élevé et vos schémas familiaux qui ont créé vos propres croyances, il s’agit de créer en vous de nouvelles croyances.
Celles-ci vont vous conduire à modifier vos comportements et acquérir plus de confiance en vous.

Commencez par lister vos croyances sans vous juger. Par exemple : « Je crois que je ne suis pas capable de changer de métier », « Je crois que je ne mérite pas d’être aimé pour ce que je suis », etc.

Ensuite, listez les croyances de vos parents. Avaient-ils confiance en eux ? Ont-ils réalisé leurs rêves ? Je me souviens de Philippe qui me disait que son père rêvait de vendre des voitures alors qu’il travaillait dans un tout autre domaine. Par contre, Philippe travaillait dans l’industrie automobile, comme par hasard…

Prenez conscience que vous portez beaucoup de schémas, d’émotions, de rêves et de regrets de vos parents. Rendez leur tout ça ! Rendez-leur leurs valises encombrantes ! C’est leur vie, leurs envies, pas les vôtres ! C’est triste pour vos parents, mais vous n’y pouvez rien. Par contre, vous pouvez agir sur vous-même. « Faites un pied de nez à votre histoire familiale1! ».

Peut-être que vous vous auto-sabotez en obéissant à des injonctions d’enfance et agissez par loyauté invisible envers vos parents. Il est possible qu’ils ne vous aient pas programmé pour que vous utilisiez votre potentiel de façon maximale. Vous pouvez brider votre créativité ou n’osez pas occuper un poste en rapport avec diplômes et vos capacités.

Il suffit quelquefois de pas grand-chose pour que le déclic se produise et je vous le souhaite.

Donc aujourd’hui, donnez-vous vous-même de la reconnaissance si vous en avez manqué enfant. Apprenez à vous faire confiance. Listez vos réussites et toutes les fois où vous avez été fier de vous, car au fond de vous, vous le savez bien que vous avez de la valeur. Vous pouvez demander à un proche de vous y aider.

Ne restez pas bloqué sur vos échecs, tout le monde en a eu. Utilisez-les pour vous améliorer et grandir. Jetez-vous à l’eau, réalisez vos rêves, il n’est jamais trop tard. Vous pouvez consulter Apprendre à augmenter sa confiance en soi et Apprendre à s’affirmer.

Vous êtes une belle personne.
Vous êtes unique.
Vous vous êtes incarné pour vous épanouir et utiliser votre potentiel.
Faites-vous confiance.
Faites confiance à la Vie et à l’Univers qui fait en sorte que tout soit pour le mieux pour vous.

Sources
1Cézard-Kortulewski, V. (2019). La psychogénéalogie. Bulgarie : Amyris.
2Petitcollin, C. (2018). Pourquoi trop penser rend manipulable. Clamecy : Guy Trédaniel.